Point Afrique : solidarité et développement local. Rencontre avec Maurice Freund

Point Afrique : solidarité et développement local. Rencontre avec Maurice Freund

Maurice Freund, président de la coopérative de voyageurs, Point Afrique, a une vision intéressante de la solidarité et de l’entraide. Personnage haut en couleurs, audacieux, passionné, il est aussi l’inventeur du vol charter en France. J’ai eu la chance de parler avec lui des problématiques de développement local en Afrique. Cigarettes sur cigarettes, il se dévoile, et nous laisse entrevoir sa vision de la solidarité, de l’entraide Nord-Sud… en toute simplicité. Une belle rencontre.

 

Point Afrique bouleverse le marché de l’aérien

 

Point Afrique a su bouleverser le marché de l’aérien en acheminant directement les gens sur les lieux de trekking, en dehors des destinations touristiques bien fréquentées… Ce choix tactique a permis de désenclaver des régions et fournir un  apport économique durable dans ces régions en voie de développement. Point Afrique maintient des liaisons aériennes aux prix les plus bas possible afin de créer des flux touristiques suffisants pour permettre le développement local de destinations comme Gao, Atar, Tamanrasset, Mopti, Agadez, Niamey mais aussi Bamako, Ouagadougou, et plus récemment Ghardaïa (Algérie). Il ne s’agit pas seulement de créer un marché touristique, mais aussi permettre aux communautés africaines établies en France de ne pas couper le lien social avec leur terre d’origine.

 

 

L’échange comme vecteur de solidarité équilibrée

 

Maurice Freund ne souhaite pas parler d’aide mais d’échange. Dans l’aide, il y a une notion d’assistanat qui est à proscrire, alors que l’échange est un rapport équilibré entre deux parties égales. Comme le dit l’adage, «La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit ». La relation de solidarité doit donc s’appuyer sur une relation égalitaire, une coopération plutôt qu’une soumission. La recherche de cette relation juste et équilibrée passe par des échanges sains où l’autre est notre égal.

 

 

L’autonomie des populations locales comme clé du succès

 

« Une aide efficace et réussie doit être limitée dans le temps et doit pouvoir fonctionner sans nous ». Pour faire en sorte que le maximum d’argent reste dans un pays, il faut donner aux locaux les moyens d’acquérir l’autonomie en permettant aux personnes de créer une activité et de vivre sans nous. En deux mots : être autonome. La création d’un tourisme dans certaines régions est un moyen d’impulser un développement local, où les locaux gagnent dignement leur vie, par le biais d’un travail où la notion de dignité est omniprésente. En effet, respecter l’autre, c’est aussi lui donner les moyens de s’assumer seul. Pour reprendre l’expression de Maurice Freund, nous devons « Garantir le terme de l’échange ».

 

Un beau moment cette rencontre avec Maurice Freund.  La solidarité comme acte à hiérarchie verticale qui supprime les relations d’égal à égal et impose une vision occidentale du monde est à bannir. Ne perdons pas de vue que l’aide n’est pas une fin en soi, mais simplement un moyen, un passage, une étape à repenser dans sa globalité, en changeant de référentiel.

 

A nous, dans nos activités professionnelles ou de loisirs, dans nos choix, de faire la différence. Et si nous repensions la notion de solidarité… ?



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.